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Une jeune fille est violée. Quatre mois après à peine, l’auteur du viol, mineur, est immergé dans un environnement dit « normal », un lycée privé, sur les conseils de professionnels, qui estiment que c’est le meilleur moyen de le réinsérer dans la société. Il y est suivi chaque semaine par un psychanalyste.
Soit.
Mais quatre mois après un crime c’est un peu tôt, non ? Ce mineur avait-il eu le temps de prendre conscience de son crime ? de se reconstruire ? de bâtir un projet de vie ? En bref, de grandir ? Mais ces professionnels eux-mêmes avaient-ils bien en tête que le viol est un crime ? On peut en douter tant le viol est si peu sanctionné dans notre société. Ne nous dites-pas une fois encore que parce-qu’il n’y a eu qu’une seule jeune fille violée alors le viol, ce crime, fut déqualifié en « dérapage » (peut-être même avait-elle bu et était-elle sortie en boîte de nuit, l’inconsciente) ?

©Reuters/Charles Platiau
Il existe comme cela des théories fondées sur des préjugés tenaces qui au final génèrent plus d’atrocités que de bénéfices. L’adolescent dont il est question au premier paragraphe a finalement violé et tué une lycéenne de 13 ans. Une prise en charge plus réfléchie de ce jeune aurait certainement permis d’éviter un tel drame.
Parmi ces diktats nocifs, on trouve le fameux préjugé qui affirme – sans aucune remise en question possible – que l’enfant incesté doit fréquenter son agresseur-se même s’il ne le souhaite pas. En dépit des situations de souffrance intense que cela génère auprès des petites victimes. « Ils » nomment cela «Préserver le lien familial». En tout mépris de la souffrance et de la parole de l’enfant qui ne le souhaite pas (au moins temporairement, le temps de se reconstruire). Ces enfants le disent. L’écrivent. Le crient. Publient des vidéos sur internet. Font des tentatives de suicide accompagnées de lettres explicites. En vain. C’est «pour le bien de l’enfant» que ce dernier doit passer régulièrement du temps avec la personne qui l’a agressée et qu’il a dû dénoncer avec tant de courage, de souffrances et de doutes. Mettre fin à une relation d’emprise avec un proche prédateur sexuel n’est pas à la portée de chacun, le savez-vous ?
Personne ne les entend, ou si peu, sauf le parent protecteur, accusé à son tour de manipuler l’enfant.
Mesdames, Messieurs, quand prendrez-vous en compte la volonté des enfants victimes de crimes pédocriminels ?
Essayez au moins d’envisager – une fois seulement – que le manipulé, dans l’histoire, ce soit peut-être vous.
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